I l y a tout juste 25 ans, le Musée romain de Vallon ouvrait ses portes au public pour la première fois, en présence notamment de Joseph Deiss alors conseiller fédéral et d’Augustin Marcheret, conseiller d’Etat fribourgeois. Depuis, l’institution ne cesse d’accueillir des visiteurs curieux de découvrir la célèbre mosaïque de Bacchus et Ariane ainsi que celle de la Venatio, deux œuvres remarquables conservées in situ.

«Après toutes ces années, nous pouvons affirmer avoir rempli nos missions principales», souligne Reto Blumer, directeur du Musée romain de Vallon et archéologue cantonal. «Nous sommes parvenus à protéger ces vestiges mais aussi à les mettre en valeur grâce à une médiation culturelle adaptée, et ce, avec les moyens dont nous disposions.»

Départ sur les chapeaux de roues
Et pourtant, rien ne laissait présager la construction d’un musée sur ce qui n’était alors que d’anciennes terres agricoles. Ce sont des fouilles entamées dans les années 1980 qui ont révélé les premières tesselles de la Venatio avant de mettre au jour d’autres vestiges d’une ancienne villa romaine datant du IIIe siècle. Dès les débuts, le public s’est pressé pour admirer ces trésors. Le cap des 10 000 visiteurs a même été franchi après seulement huit mois d’ouverture – un succès qui a comblé le comité de la Fondation Pro Vallon, organisme de droit privé chargé de la gestion du musée ainsi que les équipes mobilisées au quotidien pour faire vivre l’institution. «Durant les premières années, le musée était très actif avec deux à trois expositions par an», souligne l’actuelle conservatrice, Clara Agustoni. «C’était un aspect très apprécié du public mais cela représentait une charge de travail considérable pour une petite équipe.»

Avec les années, cet élan s’est quelque peu essoufflé. La direction a d’abord choisi de réduire la voilure en matière d’expositions. Puis, les horaires d’ouverture du musée ont été revus à la baisse, limités à 20 heures par semaine. Une réduction jugée «drastique» par Clara Agustoni, mais qui illustre une réalité de fond selon Reto Blumer: «L’un des inconvénients d’un musée de site, c’est sa situation excentrée par rapport aux grands centres urbains. Cela ne facilite pas l’accès du public.»

A l’heure du bilan, le Musée romain de Vallon a accueilli plus de 150 000 visiteurs en vingt-cinq ans grâce à une offre culturelle qui séduit aussi bien les familles que les écoles. «Nous avons réalisé une trentaine d’expositions temporaires, détaille Clara Agustoni. Nous avons également développé près de 37 offres scolaires, conduit plus de 1800 visites guidées et animé plus de 1000 ateliers.»

Des charges lourdes à porter
En comptant ses années, le musée broyard en verra sans doute défiler bien d’autres. Les festivités des 25 ans coïncident d’ailleurs avec une période de profonds changements pour l’institution. A partir du 1er janvier 2026, le Musée romain de Vallon rejoindra le Musée d’art et d’histoire de Fribourg (MAHF), aux côtés de l’Espace Jean Tinguely - Niki de Saint Phalle.

Ce rapprochement administratif vise à compenser l’essoufflement de la Fondation Pro Vallon, dont les ressources se seraient épuisées l’an dernier. «Les charges d’exploitation ont souvent augmenté d’année en année, ce qui nous a obligés à puiser régulièrement dans nos réserves pour assurer le fonctionnement de l’institution», explique Reto Blumer.

Le budget annuel du musée broyard s’élève en moyenne à 270 000 francs. Une somme financée à environ 70% par des subventions publiques tandis que moins des 15% proviennent des recettes d’exploitation. Ainsi, la pérennité du musée était sérieusement menacée, comme le souligne Clara Agustoni: «Cette intégration était sans doute la moins mauvaise des solutions pour permettre au musée de continuer à exister.»

Mesurés, ces propos reflètent aussi le travail qu’il reste à accomplir. L’ajustement des budgets, le transfert des ressources humaines ou encore l’élaboration d’une nouvelle convention avec le Service archéologique de l’Etat de Fribourg sont autant de points cruciaux à clarifier d’ici au début de l’année prochaine. A terme, il faudra également procéder à la dissolution de la Fondation Pro Vallon.

C’est dans ce contexte chargé que le musée s’apprête à fêter son quart de siècle. Ce dimanche 29 juin, un tournoi de football humoristique en costume aura lieu de 10 h à 16 h (inscriptions closes). Un marché artisanal, un puzzle géant (de 13 h à 16 h), des visites éclair et plusieurs stands de nourriture viendront animer cette journée placée sous le signe de la fête.

Plus d’infos: www.museevallon.ch

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